Championnat - 26ème journée - Dimanche 11 mai 1987
ATAC - Reims : 3 - 1
La peur de gagner existe toujours, ceux qui en doutent n'avaient qu'à se déplacer au Stade de l'Aube où l'ATAC et Reims luttaient pour le titre régional, accompagné il est vrai d'un visa pour l'échelon supérieur. Passes dans le dos, contrôles ratés, ce que les tennismen appellent petit bras, troyens et rémois l'ont connu, pratiquant un football que l'on attendait meilleur. Tout au long de la première période, on se sentit mal à l'aise, stressé, cherchant en vain cette formation qui avait terrassé un mois plus tôt Vendeuvre, concurrent direct. Mais point de fougue, au contraire de l'angoisse. La crainte d'un contre rémois, la crainte de voir ruiner en 90 minutes les efforts de toute une saison. Et il fallut attendre plus d'une demi-heure de jeu pour enfin se convaincre que les espoirs placés dans cette équipe ne seraient pas déçus. Une frappe de trente metres de Simonin laissé impuissant le portier rémois. A cet instant, les troyens ne méritaient pas vraiment leur avantage à la marque. Les meilleures actions étaient plutôt rémoises grâce à Charlier qui inquiétait Dehon d'une frappe lointaine. Custodero manquait de peu la cage suite à un corner d'Abed, mais la reprise de l'attaquant rémois frolait la transversale. Des pierres dans le jardin de l'ATAC qui ne donnait pas alors le sentiment de controler la situation. Tout cela jusqu'à cette frappe monumentale de Simonin qui trouait la défense rémoise. Ce but libéra enfin les troupes de Vincent, moins empruntées, à l'image d'Eulaffroy. L'arbitre renvoyait tout le monde aux vestiaires avec ce maigre avantage somme toute flatteur pour les troyens. A la reprise, l'ATAC se lançait à l'assaut du but rémois. Les premières offensives étaient mieux construites, faisant oublier les errements de la première période. Carret puis Eulaffroy se montraient les plus dangereux. Mais c'est une nouvelle fois à Simonin qu'allait revenir les lauriers. Sur un une-deux avec Eulaffroy, il se retrouvait en bonne position et pour la seconde fois de la rencontre trompe Ribeiro. A 2-0, inconsciemment, les troyens se relachaient, croyant avoir fait le plus dur. Mais c'était mal connaitre la formation rémoise qui ne se découragait pas. Sur un énième déboulé de l'ailier Abed, celui-ci centre pour Charlier qui ne se faisait pas prier pour réduire la marque. Evidemment à 2-1, le doute s'installait dans les esprits troyens d'autant plus que les rémois s'enhardissaient au fil des minutes. Dehon détournait une superbe frappe de Gallet. Les minutes s'égrenaient lentement et dans le coeur des supporters, on n'était à peine rassurer. Ce sera chose faite deux minutes plus tard. Carret bien lancé en profondeur prend de vitesse toute la défense rémoise et ce présente seul face à Ribeiro qui n'a pas d'autre solution que de faucher l'attaquant troyen. C'est Simonin qui transforme un pénalty libérateur. Dans les tribunes on respire plus librement et malgré les derniers assauts rémois, le score ne bougera plus. Un succès infanté dans la douleur mais qui ouvre aux troyens les portes d'un paradis inespéré.